Les grands-mères d’il y a 40 ans ne sont pas celles d’aujourd’hui
La France compte 15 millions de grands-parents, soit un quart de sa population (données 2010), indique une étude de l’Insee (voir « pour en savoir plus »). Parmi eux on compte neuf millions de femmes et six millions d’hommes, écart lié aux inégalités d’espérance de vie entre hommes et femmes. En moyenne, les femmes deviennent grand-mères à 54 ans, les hommes à 56 ans. Cet âge tend à augmenter : il était respectivement de 51,5 et 53,5 ans en 1998. Entre 45 et 49 ans, 11 % de la population a des petits-enfants. A partir de 70 ans, le taux stagne à 80 %. 20 % de la population n’a pas de petit-enfant, dans les trois quarts des cas, faute d’avoir eu soi-même au moins un enfant.
Selon l’Insee, en 2011, 8,9 millions de grand-mères vivent en France métropolitaine. Parmi les personnes âgées de 75 ans ou plus, une sur cinq n’est pas devenue grand-parent, soit parce qu’elle n’a pas eu d’enfant (14%), soit parce que ses enfants n’en ont pas eu (6%). Les personnes qui ont eu plusieurs enfants sont toutefois pratiquement assurées d’être grands-parents.
Les femmes deviennent grand-mères à 54 ans en moyenne. Plus on a de frères et de sœurs, plus on a d’enfants, puis de petits-enfants. Enfin, les petits-enfants connaissent plus souvent leurs grand-mères que leurs grands-pères, et plus souvent leurs grands-parents maternels, que paternels.
Dans son livre-enquête, Être grand-mère aujourd’hui aux éditions Odile Jacob, Vivianne Kovess-Masfety a donné la parole à une quarantaine de grands-mères de 50 à 86 ans, actives, en retraite ou mère au foyer. Ce livre offre de multiples pistes de réflexion, et témoigne d’un large éventail de situations, personnelles et familiales.
À quel âge devient-on grand-parent en France?
La situation des grands parents dans la société française s’est transformée. « Grand-père » et « Grand-mère » – qui ne veulent plus se faire appeler ainsi – ne sont plus les « aïeux » physiquement diminués. On devient grand-père et grand-mère plus tard, mais l’espérance de vie s’allonge et il s’agit d’années vécues pour une bonne part en bonne santé. Après une vie de travail, une part croissante de la population a accédé à une période d’inactivité professionnelle (la retraite) tout en étant en capacité d’en profiter physiquement et économiquement. Ce phénomène est nouveau pour les milieux populaires. Cette période de vie à la retraite, de durée très inégale selon les milieux, a changé la place des grands-parents.