
Kering : Un géant du luxe à la croisée des chemins
Le constat est clair : Gucci, locomotive du groupe, montre des signes d’essoufflement. L’ère Alessandro Michele a marqué une époque, mais l’hyper-créativité ne suffit plus à séduire un marché plus exigeant et volatil. Kering doit réinventer son modèle sans renier son ADN.
Le rachat de maisons de luxe, comme la participation récente dans Valentino, marque une tentative de diversification, tout comme le développement de son pôle horloger et joaillier. Une réponse nécessaire face à des concurrents comme LVMH, qui jouent la carte de la puissance et de la verticalisation. Mais est-ce suffisant ?
Le marché lui-même change. La Chine, longtemps moteur de la croissance du luxe, ralentit. Les consommateurs, plus jeunes, plus digitalisés et plus soucieux de durabilité, redéfinissent les codes du secteur. Investir dans l’innovation et les nouvelles attentes sociétales devient impératif.
Faut-il voir dans la chute du cours de l’action une opportunité pour les investisseurs ou le signal d’un problème structurel ? Le pari est risqué mais loin d’être perdu. Kering possède encore de solides atouts et un savoir-faire indéniable. La vraie question est donc celle du temps : combien en faudra-t-il pour que la stratégie de reconquête porte ses fruits ?
L’histoire du luxe est faite de cycles. Kering est à l’un de ses tournants les plus décisifs. Reste à voir s’il en sortira plus fort ou s’il devra se réinventer plus profondément encore.