Et si on parlait de la discrimination subie par les « vieux »
Cette génération a connu la paix, la prospérité, le plein-emploi et la croyance dans le progrès pendant les Trente Glorieuses. Nés entre 1946 et 1964, ce sont les boomers. Une génération bénie… qui s’en prend actuellement plein la poire par les 15-25 ans qui façonnent le monde de demain. Une expression employée par cette génération Z, devenue virale sur les réseaux sociaux, résume à elle seule la fracture entre ces deux catégories de la population : « Ok boomer! ».
Deux mots prononcés par les plus jeunes à destination de leurs aînés signifiant peu ou prou : « De toute façon, tu ne comprends rien. Tu es trop vieux, largué. Cause toujours ! ».
Qu’ils soient en recherche d’emploi ou en poste, les seniors se trouvent confrontés à de multiples freins professionnels. Refus d’embauche ou de promotion, « mise au placard », incitation au départ… Les plus de 50 ans sont régulièrement victimes de discriminations liées à l’âge. Pourtant, au même titre que le sexisme, le racisme ou l’homophobie, l’âgisme est interdit par la loi et passible de 3 ans de prison et de 45 000 € d’amende.
Les victimes ont la possibilité de saisir les prud’hommes, l’inspection du travail ou le défenseur des droits. Or malgré cet état de fait, et même si l’âge demeure le premier motif de discrimination professionnelle, très peu d’actifs usent de ces recours. Et les chiffres sont éloquents, selon le rapport « Les seniors, l’emploi et la retraite de 2018 », le taux d’emploi des 60-64 ans est de 30 %. Une proportion très basse au regard des politiques d’allongement de durée de cotisation pour partir en retraite à taux plein.
Pourtant, avoir recours à un actif d’âge mûr présente de nombreux avantages pour une entreprise, loin des idées reçues sur les seniors. L’expérience est sans aucun doute, le premier atout des actifs âgés. Forts d’une carrière déjà conséquente, les seniors possèdent une connaissance accrue de leur domaine d’activité et du monde du travail, ainsi que des savoir-faire leur permettant d’être rapidement opérationnels sur le terrain. On note par ailleurs que les plus de 50 ans sont aujourd’hui parfaitement acculturés à l’informatique et ont passé la majeure partie de leur vie professionnelle à utiliser ces outils.