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Déclaration du SIPRI sur le prix Nobel de la paix 2024

(Stockholm, 11 octobre 2024) Le SIPRI félicite Nihon Hidankyo pour l’attribution du prix Nobel de la paix 2024, « pour ses efforts en vue de parvenir à un monde sans armes nucléaires et pour avoir démontré par des témoignages que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées ».  

Nihon Hidankyo est une confédération d’organisations des Hibakusha, les victimes survivantes des bombes atomiques larguées par les États-Unis sur Hiroshima et Nagasaki. 

« Je suis ravi que les Hibakusha aient reçu cette année le prix Nobel de la paix. Comme l’ont déclaré en 1985 les présidents soviétique et américain Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan, « la guerre nucléaire ne peut jamais être gagnée et ne doit jamais être menée ». Les Hibakusha nous le rappellent chaque jour », a déclaré le directeur du SIPRI, Dan Smith. 

« Le slogan du Mémorial national de la paix pour les victimes de la bombe atomique à Nagasaki est le suivant : « La bombe de Nagasaki était la deuxième fois qu’une arme nucléaire était utilisée dans une guerre : que ce soit la dernière ! » Nous ne pouvons qu’être d’accord avec ce sentiment. »

« Avec ce prix, le comité Nobel norvégien a réussi un triple coup : il a attiré l’attention sur l’impact humain des armes nucléaires, sur les dangers actuels, mais aussi sur le fait que nous avons réussi à nous passer d’armes nucléaires pendant 80 ans. Le tabou nucléaire a persisté pendant plusieurs périodes de forte tension pendant la guerre froide. Mais les relations entre les États-Unis et la Russie et leurs alliés respectifs sont aujourd’hui à leur plus haut niveau depuis la guerre froide. » 

« C’est un signe extrêmement inquiétant de constater que, alors que le nombre d’armes nucléaires est en baisse depuis la fin de la guerre froide, le nombre d’armes nucléaires déployées augmente à nouveau. » 

« En janvier 2022, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis – ont réitéré la déclaration de Gorbatchev-Reagan et souligné l’importance d’éviter les confrontations militaires et la course aux armements nucléaires. On pourrait se demander où sont passées ces belles paroles. »

« Il est de la plus haute importance de maintenir le tabou nucléaire. Les Hibakusha et des organisations comme Nihon Hidankyo jouent un rôle crucial. »

Les arsenaux nucléaires se renforcent partout dans le monde

Le SIPRI a lancé son évaluation annuelle de l’état des armements, du désarmement et de la sécurité internationale en juin 2024. Les principales conclusions de l’Annuaire 2024 du SIPRI sont que le nombre et les types d’armes nucléaires en cours de développement ont augmenté à mesure que les États renforcent leur dépendance à la dissuasion nucléaire.

Les neuf États dotés de l’arme nucléaire – les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) et Israël – ont continué de moderniser leurs arsenaux nucléaires et plusieurs d’entre eux ont déployé de nouveaux systèmes d’armes nucléaires ou à capacité nucléaire en 2023.

Sur le total mondial des stocks estimés à 12 121 ogives en janvier 2024, environ 9 585 se trouvaient dans des stocks militaires en vue d’une utilisation potentielle. On estime que 3 904 de ces ogives ont été déployées avec des missiles et des avions – soit 60 de plus qu’en janvier 2023 – et le reste se trouvait dans un entrepôt central. Environ 2 100 des ogives déployées étaient maintenues en état d’alerte opérationnelle élevée sur des missiles balistiques. Presque toutes ces ogives appartenaient à la Russie ou aux États-Unis, mais pour la première fois, la Chine aurait certaines ogives en état d’alerte opérationnelle élevée. 

Cliquez ici pour explorer une carte des chiffres mondiaux sur les armes nucléaires au début de 2024.

À propos du programme SIPRI sur les armes de destruction massive

Le programme sur les armes de destruction massive (ADM) du SIPRI vise à contribuer à la compréhension des tendances et des évolutions relatives aux armes nucléaires, chimiques et biologiques. Il examine leurs implications pour un paysage sécuritaire de plus en plus complexe et cherche à identifier des approches pour répondre aux risques et aux défis posés par les ADM. À cette fin, le programme examine les aspects politiques, institutionnels, juridiques et techniques de la gouvernance des ADM, en mettant l’accent sur les efforts internationaux en matière de contrôle des armements et de désarmement, de sécurité des matières et de non-prolifération, et de réduction des risques. 

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